Je suis si loin de toi et seul auprès du feu,
Ma vie, cette infortune, repasse devant mes yeux,
Et il me semble que sur mes épaules je porte
Un faix de cent hivers, que toi ... tu serais morte.
Dans l'âme qui s'oublie les souvenirs refluent
Ressuscitant la moindre des pages révolues;
Frappant dans les fenêtres le vent se fait entendre
Et je retords le fil de nos histoires tendres...
Enveloppée de brumes je crois te voir qui passes,
Aux grands yeux en pleurs, aux fines mains de glace,
Et à mon cou pendue, tu cherches à me dire
Des mots mystérieux... tu pousses des soupirs...
J'embrasse mon trésor d'amour, d'envoûtements,
Nos pauvres vies s'unissent en un baiser ardent...
O ! qu'à jamais la voix des souvenirs, amère,
Se taise, que j'oublie ma chance éphémère,
L'instant où tu m'aimas, pour après me quitter...
Je serai vieux et seul, toi, morte et enterrée !
poésie par Mihai Eminescu
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